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Quand 2025 rime avec Japon et samouraï2025 n’a pas déjà commencé que les amateurs de Japon et de samouraïs l’attendent déjà. En cause, elle est marquée par les sorties d’Assassin’s Creed Shadows et de Ghost of Yotei. Deux titres développés par des studios ayant fait leurs preuves puisque ce sont Ubisoft Toronto/Montréal et Sucker Punk qui en sont à l’origine. Par ce qu’ils ont déjà montré, ils suggèrent qu’ils ne vont pas réinventer la roue. De fait, ils s’orientent dans une exploration en monde ouvert dans un Japon féodal, aux graphismes proches du photoréalisme, avec un gameplay action saupoudré de notions de jeux de rôle avec changement d’équipements et arbres de talents.Il faut dire que de telles composantes ont fait leur preuves et ont trouvé leur public au fil des années. Certains attendent d’ores et déjà avec impatience Shadows et Ghost of Yotei, en témoigne même la nomination du second aux Game Awards dans la catégorie “Jeu le plus attendu”. Ce n’est pas pour autant que les amateurs du genre doivent d’ores et déjà tourner la tête à l’année prochaine. Comme son nom l’indique, The Spirit of the Samurai prend aussi place dans un folklore japonais de l’ère Edo avec créatures légendaires en tout genre. Pourtant, il n’a littéralement rien à voir avec les prochains jeux Ubisoft et Sucker Punch.AC : Shadows et Ghost of Yotei.Une direction artistique spéciale mais réussieThe Spirit of the Samurai est sorti il y a quelques heures sur PC. C’est un titre développé par Digital Mind, une équipe qui réunit des individus venant du milieu de l’animation cinématographique. Ce projet est alors la cristallisation d’une ambition : celle “d’apporter quelque chose de rafraîchissant à une industrie qui ne bouge pas de sa zone de confort”. Le studio veut proposer un titre qui défie “les standards de l’industrie”. Quelque chose qui saute littéralement aux yeux.Présenté pour la première fois lors du Future Game Show de 2023, The Spirit of the Samurai marque les esprits (et surtout les rétines) par sa direction artistique presque jamais vue dans le monde du jeu vidéo. Les équipes de Digital Mind prennent le parti du stop-motion pour leur aventure. Un procédé que l’on peut décrire comme de l’animation pas à pas, image par image. Pour le cas d’un jeu vidéo, cela implique des mouvements plus saccadés, découpés voire chorégraphiés. Un projet ambitieux pour le studio d’autant que tout a été fait main : plus de 1 500 animations uniques ont été réalisées.On peut aussi définir le stop-motion comme étant la technique utilisée dans l’animation en deux dimensions (pour les dessins animés) appliquée à des objets réels (donc en trois dimensions) immobiles. Quelque chose que l’on ressent dans The Spirit of the Samurai à travers les différents décors du jeu. Le joueur incarne Takeshi, un samouraï qui doit repousser les troupes démoniaques. Il les poursuit alors à travers différents environnements aux ambiances bien distinctes et à l’atmosphère très marquée horreur. Inspirations, où chercher pour en voir plus ?Les équipes de The Spirit of the Samurai se sont inspirés aux travaux d'horreur de Zdzisław Beksiński, H.R.Giger et Ray Harryhause.Au moment de poser la manette et de visionner les crédits (6 heures et demie de jeu), il y a un constat qui se fait : The Spirit of the Samurai s’apprécie comme un film. On voit que les efforts du studio ont été concentrés sur cette dimension cinématographique par la présence de doublage, de multiples cinématiques sublimes en stop motion ainsi qu’une trame qui fait penser à celle d’un long-métrage. Mention spéciale à la fin qui boucle les événements de manière déjà vue mais tout en restant efficace. Une difficulté trop élevée qui dessert la propositionToutefois, si le jeu est présenté comme appartenant au genre d’action, on vous recommande quand même de ne pas être trop pressé. Digital Mind offre donc, à n’en pas douter, une proposition atypique et intéressante en ce qui concerne le domaine artistique. Pour ce qui est du gameplay, c’est une autre paire de manches.
Il faut d’abord reconnaître que le stop motion s’associe bien avec le style de combat d’un samouraï. C’est très chorégraphié, pêchu sans être nerveux : en témoigne les enchaînements de notre samourai qui sont à relier à telle ou telle position de notre joystick. De quoi multiplier les danses. Ce style d’animation suggère aussi la vulnérabilité du personnage. Une animation pas à pas, ça laisse des failles, ce n’est pas tout le temps fluide. Les personnages (il y en à trois à jouer, dont le chat qui propose un gameplay d’infiltration / cache-cache) ne réagissent pas au quart de tour à la manette. De quoi provoquer de la frustration, surtout dans les derniers chapitres du jeu. Les monstres adverses peuvent tuer en un claquement de doigts, les pièges sont mortels et c’est parfois un saut qui met du temps à arriver qui vous condamne à rendre votre dernier souffle. C'est d'un punitif injustifié : on ne tire aucune satisfaction à passer les obstacles et cette difficulté exacerbée tire vers le bas la proposition générale du jeu. Une fois mort, c’est alors un retour au dernier point de passage visité. Ces derniers brillent souvent par leur absence ou par leur position suboptimale , d’autant que les sanctuaires (là où l’on peut monter de niveau) ne constituent pas un point de passage. Il faut alors parfois revoir certaines cinématiques qu’il n’est pas possible d’ignorer avant de devoir, à nouveau, attribuer ses points de niveau. Difficile alors d’apprécier The Spirit of the Samurai comme un long-métrage interactif dans ces moments puisqu’il a plus des allures de disque rayé qu’une bonne séance de ciné. Un écueil que l’on a pu repousser en prenant notre temps, en faisant de notre héros un vrai samouraï : pas de batailles à plusieurs mais de vrais duels à l’honneur en 1 contre 1. On meurt alors moins souvent et la tension s’installe d’autant plus.Malgré les ambitions de ses équipes, il est certain que The Spirit of the Samurai ne risque pas de chambouler l’industrie du jeu vidéo, surtout lorsque celle-ci attend avec impatience les prochains jeux du genre avec Assassin’s Creed Shadow et Ghost of Yotei. Elles tiennent quand même haut la main leur pari : celui d’apporter quelque chose de plus que rafraîchissant par une direction artistique qui vaut à elle seule… le coup d’œil.